Dans le cadre du cours de français, les élèves de 3ème B ont découvert des romans d'Hubert Ben Kemoun et se sont préparés à rencontrer cet écrivain. Pendant plusieurs semaines, avec l'aide de M. Haran, le documentaliste du collège, ils ont ainsi mené des recherches sur l'auteur, échangé sur les livres lus, rédigé des questions à partir de leurs lectures et choisi des thèmes à aborder pendant l'entretien.
La rencontre a eu lieu le jeudi 23 novembre. En voici le compte-rendu collectif des élèves : Hubert Ben Kemoun a 59 ans et il a écrit 176 livres. Mais il n'a pas toujours été écrivain : il a débuté sa carrière à 28 ans. Il a d'abord écrit des pièces radiophoniques et des pièces de théâtre. Ses récits sont réalistes. Il publie des romans « noirs » plutôt que des romans « policiers ».
Certains d'entre nous craignaient de s'ennuyer pendant cette rencontre mais en réalité, l'auteur a fait preuve d’un humour assez sympathique qui a rendu la rencontre agréable. Il était touchant dans ses paroles et riait tout le temps avec nous. Il parlait franchement et de façon directe.
La discussion avec Hubert Ben Kemoun nous a permis de comprendre ce qu’est le métier d’écrivain.
Il a aussi pu répondre à nos questions (l'entretien n'ayant pas été enregistré, les réponses ont été restituées de mémoire) :
Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire ?
J'écris pour avoir du pouvoir, pour décider de ce qui se passe dans mes romans ou dans mes pièces, pour avoir le droit de changer le cours de l’histoire... et de mentir un peu !
Est-ce vous qui choisissez les titres de vos livres ?
C'est toujours moi qui choisis les titres. Parfois la maison d'édition demande à les changer, s'ils existent déjà ou ne me conviennent pas, mais dans ce cas, c'est moi qui en propose un autre.
A qui vos romans s'adressent-ils ? Sont-ils plutôt destinés à des filles ou à des garçons ?
Lorsque j'écris mes livres, je ne m’adresse pas forcément à un public féminin ou masculin, mais je me mets dans la peau du personnage de mon histoire.
Et j'ai constaté que lorsque le héros est un garçon, le livre est souvent lu par des garçons comme par des filles, mais quand le héros est une fille, le livre sera plutôt lu par des filles.

Avez-vous souhaité laisser un message dans certains romans ?
En écrivant La fille seule dans le vestiaire des garçons, j'ai dénoncé le harcèlement sur Internet,
et les actes violents envers une personne par le biais d’Internet. Vous n’êtes pas tous «tendres» entre vous. Il faut vous respecter les uns les autres. Et méfiez-vous des images que vous partagez sur les réseaux.
Ecrivez-vous ce que vous avez vécu ?
Je n'écris jamais d'histoires sur moi-même.
Mes personnages sont créés avec les mimiques, les atouts physiques et moraux des gens que j'ai rencontrés au cours de ma vie. Pendant cette rencontre-même, je vous observe, je regarde chacun de vous, afin de pouvoir me servir de quelques uns de vos attributs pour créer de nouveaux personnages.
Pour le roman La fille seule dans le vestiaire des garçons, je me suis inspiré du concert de la chanteuse Adèle : sur la vidéo d’un concert, j’ai vu pendant sept secondes une mère, un petit garçon et une adolescente.
***
Les réponses d’Hubert Ben Kemoun étaient bien développées, et parfois même un peu intimes. Il a souvent évoqué des passages de ses romans.

Nous lui avons proposé de piocher dans un sac des objets que nous avions choisis en rapport avec les livres lus. Nous avions par exemple placé une cagoule dans le sac pour rappeler celle que le petit frère de Maxus avait oubliée pendant le cambriolage dans le roman Caïds d'un soir. Quand Hubert Ben Kemoun a pioché la cagoule, il a trouvé du premier coup à quel livre et quel personnage cet objet faisait référence.
Il nous a aussi demandé nos avis négatifs ou positifs sur ses livres. C’était une rencontre plutôt conviviale, d’autant plus qu’il connaissait très bien ses livres et pouvait donc en parler avec facilité.
***

Je tiens à remercier les documentalistes qui nous ont prêté des livres pour la classe.
Et j'adresse de chaleureux remerciements à Hubert Ben Kemoun qui a su éveiller l'intérêt et la curiosité des élèves pendant cet échange.
S. Labarre